FRIEDRICH MELCHIOR GRIMM: pensée, réseaux et génie médiatique du philosophe européen de Ratisbonne

Colloque international à l’Université de Ratisbonne

Organisé par Jonas Hock (Ratisbonne) et Kirill Abrosimov (Augsbourg)

financé par : Fakultät SLK et Promotionskolleg der Philosophischen Fakultäten der Universität Regensburg (PUR)

vendredi 16 juin 2017, 15–19h
Luther-Saal im Ev. Bildungswerk, Am Ölberg 2, Regensburg

samedi 17 juin 2017, 9.30–17h
Vortragssaal im Haus der Begegnung, Hinter der Grieb 8, Regensburg

 

Programme

16.06.2017

(Luther-Saal im Ev. Bildungswerk, Am Ölberg 2)

 15.00-15.30

15.30-16.15

 

1. Grimm et la pensée « esthétique » des Lumières

Présidence : PD Dr. Susanne Greilich (Universität Regensburg)

 16.15-17.00

17.00-17.30 – pause-café

17.30-18.15

18.15-19.00

20.00 – Dîner


17.06.2017

(Vortragssaal im Haus der Begegnung, Hinter der Grieb 8)

2. Grimm et le discours politique des philosophes

Présidence : Prof. Dr. Thomas Bremer (Universität Halle/IZEA)

09.30-10.15

10.15-11.00

11.00-11.15 – pause-café

11.15-12.00

12.00-13.30 déjeuner

 

3. Les réseaux de Grimm

Présidence : Dr. Andrew Brown (Directeur du Centre international d’étude du XVIIIe siècle, Ferney-Voltaire)

13.30-14.15

14.15-15.00

15.00-15.45

15.45-16.00 – pause-café

16.00-16.45

16.45-17.00

17.00-17.30

 

Projet

Compte tenu de son importance pour les Lumières en France, en tant que rédacteur principal de la « Correspondance littéraire », confident de Diderot ou meilleur ennemi de Rousseau, il est étonnant de constater combien peu de traces Friedrich Melchior Grimm a laissé dans les études dix-huitièmistes, surtout en Allemagne. Malgré sa place centrale dans l’échange culturel franco-allemand, l’histoire des médias, ou bien la critique d’art, il n’a fait l’objet que de quelques travaux relativement isolés, traitant d’aspects partiels de son œuvre.

L’absence d’étude d’ensemble et de véritables « études grimmiennes » s’explique entre autres par un ressentiment envers sa personne, source d’une méconnaissance de son œuvre, dont les traces se trouvent encore dans les études récentes : Grimm était souvent considéré, même par certains dix-huitièmistes, comme un carriériste implacable qui se servit de la Correspondance littéraire uniquement comme d’un tremplin pour son ascension sociale. Par surcroît, la valeur de la Correspondance même était souvent réduite aux grands textes des Diderot qui y ont paru (Jacques le Fataliste, Le Rêve de d’Alembert…).

Depuis les travaux du romaniste Jochen Schlobach, on a commencé à réviser ces jugements. La Correspondance littéraire est aujourd’hui reconnue non seulement comme une des meilleures sources pour l’étude des Lumières mais aussi comme modèle d’un genre sui generis de la presse manuscrite, assurant le transfert culturel entre la France et les cours princières européennes. La nouvelle édition critique de la Correspondance, commencée au début du XXIe siècle au Centre international d’étude du XVIIIe siècle à Ferney-Voltaire sous la direction d’Ulla Kölving, constitue, pour la première fois, une base fiable et sûre pour l’étude de divers complexes thématiques ainsi que pour l’intégration de ce périodique dans l’histoire des médias et de la communication. En outre, les recherches accomplies dans le cadre de la préparation de l’édition critique ont beaucoup contribué à approfondir nos connaissances sur différents aspects de la vie et de l’œuvre de Grimm tout en démontrant son ancrage dans les contextes médiatiques et discursifs de son temps.

Il nous semble que l’heure est venue de réunir, pour la première fois dans la ville natale de Grimm, des chercheurs de diverses disciplines, afin de rassembler les résultats obtenus jusqu’à présent et d’élaborer une vue d’ensemble sur ce protagoniste des Lumières. Outre l’exploration de différents contextes socio-culturels dans lesquels Grimm agissait, le colloque se focalisera surtout sur son rôle de penseur des Lumières, à la fois typique et original, ainsi que sur son engagement pour l’établissement de réseaux et de médias censés établir des liens entre Paris et des représentants de la « société des princes » européenne. Notre colloque se donne trois objectifs principaux : conjuguer études biographiques et approches médiologiques et sociologiques (analyse de réseau) en tenant compte de la nouvelle histoire intellectuelle, exploiter et approfondir de nouvelles thématiques (p. ex. : la pensée politique de Grimm et ses rapports avec le discours colonial), viser une systématisation des résultats dans la perspective de compléter l’image de Grimm dans son cadre spatio-temporel.

Nous n’aspirons donc pas seulement à une réhabilitation d’un acteur clé des Lumières, mais davantage encore à replacer cette figure exemplaire dans les contextes du journalisme et de l’histoire de la communication, de la (pensée) politique et de l’histoire sociale – et ce dans une perspective franco-allemande. C’est ainsi que nous espérons contribuer également à une différenciation de l’image que nous nous faisons de l’époque des Lumières en France et en Europe.

Pour les participant(e)s la journée d’étude sera l’occasion de situer, de manière complémentaire, leurs propres approches disciplinaires mais surtout de développer et de formuler de nouvelles problématiques transversales. Une publication des actes est prévue sous forme de supplément de la revue Romanische Studien.

 

Ill.: Jonas Hock unter Verwendung einer zeitgenöss. Darstellung

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