
Michel Tournier (1924â2016)
Mit 91 Jahren verstorben: der Autor des Erlkönigs (Le roi des aulnes), Michel Tournier.
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Verfilmung von Tourniers Erlkönig: âDer Unholdâ (Schlöndorff)
In der französischen Ausgabe ist Goethes âErlkönigâ abgedruckt â auch er mag einem Franzosen so apart erscheinen, wie es einem Deutschen, der Vertrautheit wegen, kaum mehr möglich wĂ€re. Vertraut hingegen ist den Franzosen und nicht den deutschen Lesern der Name Tiffauges. So hieĂ ein SchloĂ des sexbesessenen Kindermörders Gilles de Rais, eines WaffengefĂ€hrten der Jeanne dâArc, dessen öffentliche Hinrichtung ein erbaulicher AnlaĂ war und der als ein mögliches Urbild des âBlaubartâ der âContes de Perraultâ gilt, die in Frankreich so bekannt sind wie hierzulande Grimms MĂ€rchen. Wenn Abels Pferd âBlaubartâ heiĂt, so fĂŒgt sich das also zum Namen des Helden.
François Bondy, âOger in OstpreuĂen: Michel Tourniers âErlkönigâ und die historische Kulisseâ, ZEIT, 10. November 1972.
LE ROI DES AULNES
Qui chevauche si tard dans la nuit et le vent ?
Câest le pĂšre avec son enfant.
Il serre le jeune garçon dans ses bras,
Il le tient au chaud, il le protĂšge.
â Mon fils pourquoi caches-tu peureusement ton visage ?
â PĂšre, ne vois-tu pas le Roi des Aulnes ?
Le Roi des Aulnes avec sa couronne et sa traĂźne ?
â Mon fils, câest une traĂźnĂ©e de brume.
â Cher enfant, viens, partons ensemble !
Je jouerai tant de jolis jeux avec toi !
Tant de fleurs émaillent le rivage !
Ma mĂšre a de beaux vĂȘtements dâor.
â Mon pĂšre, mon pĂšre, mais nâentends-tu pas,
Ce que le Roi des Aulnes me promet tout bas ?
â Du calme, rassure-toi, mon enfant,
Câest le bruit du vent dans les feuilles sĂšches.
â Veux, fin jeune garçon, -tu venir avec moi ?
Mes filles sâoccuperont de toi gentiment.
Ce sont elles qui mĂšnent la ronde nocturne,
Elles te berceront par leurs danses et leurs chants.
â Mon pĂšre, mon pĂšre, ne vois-tu pas lĂ -bas,
Danser dans lâombre les filles du Roi des Aulnes ?
â Mon fils, mon fils, je vois bien en effet,
Ces ombres grises ce sont de vieux saules.
â Je tâaime, ton beau corps me tente,
Si tu nâes pas consentant, je te fais violence !
â PĂšre, pĂšre, voilĂ quâil me prend !
Le Roi des Aulnes mâa fait mal !
Le pĂšre frissonne, il presse son cheval,
Il serre sur sa poitrine lâenfant qui gĂ©mit.
Ă grand-peine, il arrive Ă la ferme.
Dans ses bras lâenfant Ă©tait mort.
Goethe.
Ill.: Carl Gottlieb Peschel, Erlkönig, 1840