
La Haine de la littérature (Jan Baetens)
William Marx en 2015 : la rhétorique, encore et toujours ?
Jan Baetens (Université de Leuven, MDRN/Belspo), contribution au débat sur William Marx, La Haine de la littérature (Paris : Minuit, 2015), à paraßtre dans n° 4 de Romanische Studien (2016)
Cette recherche a Ă©tĂ© financĂ©e par la Politique scientifique fĂ©dĂ©rale au titre du Programme PĂŽles dâattraction interuniversitaires, voir LMI/Literature and Media Innovation, PAI: http://lmi.arts.kuleuven.be.
Dix ans sĂ©parent LâAdieu Ă la littĂ©rature (2005) de La Haine de la littĂ©rature (2015), mais câest bien comme un livre en deux tomes quâil convient de lire ces textes. Certes, le ton a changĂ©, crĂ©pusculaire dans le premier volet du diptyque, rĂ©solument volontariste dans le second, qui excĂšde lâadage gramscien : « pessimisme de lâintelligence, optimisme de la volonté ». La perspective sâest modifiĂ©e aussi : LâAdieu Ă la littĂ©rature voulait prĂ©cipiter une prise de conscience des dangers du nombrilisme formaliste, La Haine de la littĂ©rature est une vigoureuse dĂ©fense de la chose littĂ©raire contre tous les reproches qui lui sont adressĂ©s depuis la nuit des temps.
La Haine de la littĂ©rature est la synthĂšse parfaite des rĂ©cents dĂ©bats en la matiĂšre. Une question qui touche Ă lâessentiel : non pas la sartrienne « quâest-ce que la littĂ©rature ? », mais « pourquoi la littĂ©rature ? » (et toute la littĂ©rature â pas seulement la prose de propagande de Jean-Paul Sartre). Un style digne de son objet : mordant, rapide, mais aussi lĂ©ger et dâune rĂ©elle Ă©lĂ©gance. Une mĂ©thodologie Ă la hauteur des enjeux : au lieu de lâĂ©niĂšme Ă©numĂ©ration des raisons qui devraient nous faire aimer malgrĂ© tout la littĂ©rature (la bonne cause du jour, que dĂ©fend encore une toute petite ONG), lâexamen critique des arguments de toux ceux qui, de Platon au prĂ©sident de lâex-UMP, ne pensent quâĂ chasser les poĂštes de la citĂ© (ou des guichets de la poste).
Ă la publication dâAdieu Ă la littĂ©rature, on a reprochĂ© Ă William Marx une forme de dĂ©faitisme. CâĂ©tait lâeffet dâune non-lecture. Le livre ne disait nullement que les temps de la littĂ©rature Ă©taient rĂ©volus, il exprimait le souhait violent que la littĂ©rature puisse retrouver la place qui nâest plus, hĂ©las, la sienne. Dix ans plus tard, le message reste le mĂȘme, mais lâauteur adopte ici une stratĂ©gie diffĂ©rente, moins dĂ©fensive, qui attaque frontalement les ennemis de la littĂ©rature. Pour William Marx, la haine de la littĂ©rature nâest pas le privilĂšge de tel ou tel groupe social. Textes en main, il dĂ©montre que la littĂ©rature a toujours dĂ©rangĂ© la pensĂ©e au pouvoir â aujourdâhui celle qui sâĂ©tale tranquillement parmi ceux qui veulent Ă©galement transformer les sciences humaines en sciences de la communication et du marketing confondus et pour qui la Princesse de ClĂšves, lâhistoire du sonnet ou Jacques Derrida sont devenus intolĂ©rables.
Ce qui subsiste â entre LâAdieu et La Haine â est le souci de dĂ©passer le point de point franco-français du dĂ©bat. Pendant de lâexceptionnelle Ă©rudition de William Marx, cette ouverture Ă lâinternational nâa rien Ă voir avec la mode actuelle de la « littĂ©rature mondiale » (Moretti, « Conjectures on World Literature ».) ou du « French global » (McDonald et Suleiman, Global French), moins encore avec les dĂ©rives dâun vide abyssal quâon trouve sous la plume de Susan Stanford Friedman sur le « modernisme planĂ©taire » (Friedman, Planetary Modernisms). La dĂ©marche de William Marx est Ă la fois plus traditionnelle et plus ambitieuse ; elle est surtout solidement enracinĂ©e dans les textes et dans lâhistoire. Dans son travail, Marx sâappuie sur la confrontation des deux grandes approches ou mĂ©thodologies, la française et lâanglo-saxonne, qui continuent Ă dominer le commerce des textes, dans tous les sens du terme. Le dossier de Samuel Beckett, si brillamment instruit dans lâĂ©pilogue de LâAdieu Ă la littĂ©rature, en avait fourni dĂ©jĂ un exemple, lâĂ©criture de Beckett Ă©tant vu par les Français comme une condamnation sans rĂ©mission possible de toute forme dâexpression littĂ©raire Ă lâĂ©poque contemporaine, lĂ oĂč les Anglo-Saxons se sont toujours montrĂ©s sensibles Ă lâhumour et partant Ă lâespoir de son ses expĂ©riences. Comme lui-mĂȘme le rĂ©sumĂ©Â : « Les Français virent dans lâĆuvre de Beckett un langage gagnĂ© par la ruine ; les Anglo-Saxons, un langage qui gagnait sur la ruine. Pour les uns, le nĂ©ant malgrĂ© lâouvre ; pour les autres, lâĆuvre malgrĂ© le nĂ©ant. » (Marx, LâAdieu Ă la littĂ©rature, 176.) Dans La Haine de la littĂ©rature, le dialogue transatlantique est plus prononcĂ© encore et il conduit Ă quelques nouvelles mises en question qui seront au cĆur des pages qui suivent.
LâAdieu Ă la littĂ©rature avait soulignĂ© dĂ©jĂ lâapport dĂ©cisif des Ă©tudes culturelles Ă la dĂ©valorisation de lâĂ©criture littĂ©rature. Marx y insistait avec des mots trĂšs durs quâon pouvait sâĂ©tonner de retrouver sous sa plume, tant ils rappelaient certaines ukases dâAlain Finkielkraut, rendues tristement cĂ©lĂšbres par certains passages de La DĂ©faite de la pensĂ©e oĂč il est suggĂ©rĂ© quâon met dĂ©sormais au mĂȘme niveau Shakespeare et Tintin. Lâobjet du travail de William Marx nâĂ©tant pas les Ă©tudes culturelles, on ne discutera pas ici ces allĂ©gations un peu rapides, dont La Haine de la littĂ©rature offre dĂ©jĂ une prĂ©sentation infiniment plus nuancĂ©e â et par moments tout Ă fait positive. En effet, dans la dĂ©fense de la littĂ©rature, la rĂ©interprĂ©tation du rĂŽle des cultural studies occupe une place stratĂ©gique.
Pour opĂ©rer ce changement, Marx fait un retour aux sources, Ă la fois celles des Ă©tudes cultures en Angleterre et celles de leur rĂ©ception en France. Sâagissant des pionniers britanniques, Richard Hoggart et Raymond Williams, Marx rappelle utilement, contre la doxa largement rĂ©pandue dans les dĂ©partements dâĂ©tudes culturelles mĂȘmes, lâattachement de ces auteurs Ă la grande littĂ©rature et leurs efforts de la transmettre Ă de nouveaux publics, moins culturellement privilĂ©giĂ©s que lâĂ©lite cherchant Ă se distinguer Ă lâaide de ses goĂ»ts littĂ©raires. En ce qui concerne la traduction du premier livre de Hoggart (Hoggart, Uses of Literacy), il dĂ©nonce aussi bien la traduction tendancieuse du titre (Hoggart, La Culture du pauvre) que le dĂ©tournement des Ă©tudes culturelles par la sociologie littĂ©rature Ă la Bourdieu. Ce dernier refusait de voir en la littĂ©rature autre chose quâun instrument de discrimination et de domination sociale, mais sâavĂ©rait incapable de proposer de nouvelles formes dâenseignement du texte littĂ©raire, privĂ© chez lui de tout contenu et de toute forme.
Ce retour sur les cultural studies est salutaire, car il dĂ©construit un des arguments contemporains les plus violents contre la littĂ©rature, Ă savoir son incapacitĂ© Ă parler du rĂ©el, puis Ă intervenir dans les dĂ©bats sociĂ©taux en cours. Il aide aussi Ă arracher les Ă©tudes culturelles Ă la mainmise des spĂ©cialistes des mĂ©dias et sciences de la communication, dâautant plus rapides Ă rejeter la littĂ©rature quâils sont les derniers Ă vraiment lire les textes mĂȘmes.
Ă ce propos, deux prĂ©cisions sont toutefois utiles Ă faire. La premiĂšre concerne les lectures sociologisantes des faits littĂ©ratures dans la lignĂ©e de Bourdieu. William Marx a lâĂ©lĂ©gance de mentionner lâestime sincĂšre de Bourdieu pour les grands Ă©crivains du passĂ©. On pourrait y ajouter que certains de ses Ă©lĂšves, mais moins sans doute en France quâen Belgique (et, espĂ©rons-le, en dâautres pays), parviennent mieux Ă rĂ©concilier les points de vue sociologique et littĂ©raire (On citera ici en guise dâexemples Durand, MallarmĂ© et Dubois, Pour Albertine). La seconde remarque, qui va dans le mĂȘme sens, concerne les dĂ©calages entre, dâun cĂŽtĂ©, la rĂ©ception, plus exactement la non-rĂ©ception, des Ă©tudes culturelles en France et, de lâautre, lâinterprĂ©tation plus libre donnĂ©e au paradigme des cultural studies en dâautres pays europĂ©ens, oĂč la tension entre approche littĂ©raire et approche culturelle a Ă©tĂ© vĂ©cue de façon moins antagoniste (Pour un exemple de pareil ĆcumĂ©nisme, voir Baetens, « Une dĂ©fense âculturelleâ des Ă©tudes littĂ©raires »).
Lâemprise des Ă©tudes culturelles, tant par sa diffusion dans le monde acadĂ©mique anglo-saxon que par sa rĂ©ception biaisĂ©e en France, dĂ©signe lâenseignement comme le facteur clĂ© des dĂ©bats actuels sur la littĂ©rature, voire des procĂšs qui lui sont intentĂ©s. La crise actuelle de la littĂ©rature, câest-Ă -dire la dĂ©gradation du rĂŽle social quâon lui laisse encore jouer, est Ă bien des Ă©gards une crise de lâenseignement, qui soit refuse de maintenir la littĂ©rature aux programmes, soit nâest plus Ă mĂȘme de transmettre le goĂ»t des textes aux Ă©lĂšves âceci renforçant cela, bien entendu, et inversement.
De cet Ă©chec, le diagnostic nâest pas neuf, mais les remĂšdes quâon cherche Ă y apporter ont du mal Ă prendre forme. Comme le suggĂšre le dĂ©placement du centre de gravitĂ© de LâAdieu Ă la littĂ©rature Ă La Haine de la littĂ©rature, la question essentielle nâest plus la dĂ©fense et illustration de la littĂ©rature « en soi », mais la meilleure maniĂšre de faire face aux attaques dont elle est la victime presque consentante.
Ă cet Ă©gard, trois stratĂ©gies, qui ne sont pas toutes discutĂ©es en dĂ©tail par William Marx, mĂ©ritent dâĂȘtre signalĂ©es. Dâabord, lâintĂ©rĂȘt renouvelĂ© pour le plaisir de lecture, au sens trĂšs simple et quasi banal du terme, qui inclut aussi le plaisir, longtemps jugĂ© coupable, quâon prend Ă des textes « lisibles » â et non plus seulement « scriptibles » (Barthes, S/Z). Le livre de Jean-Marie Schaeffer, quâon peut difficilement soupçonner de populisme, a des positions trĂšs courageuses sur ce point, par exemple (Schaeffer, Petite Ă©cologie des Ă©tudes littĂ©raires).
En second lieu, le retour Ă ce qui sâest tragiquement retrouvĂ© Ă lâĂ©cart des Ă©tudes littĂ©raires modernes, Ă savoir la stylistique, hĂ©ritiĂšre de lâenseignement rhĂ©torique traditionnel. Lâoubli de la rhĂ©torique, sans doute la seule approche littĂ©raire Ă mĂȘme de faire coĂŻncider production et rĂ©ception des textes, a rejetĂ© lâĂ©tude du style (entendez : lâanalyse des mots et des phrases, essentiellement) comme survivance dâun passĂ© qui nâa plus lieu dâĂȘtre. Aujourdâhui, cette stylistique est en train de faire un retour en force, grĂące entre autres aux recherches de Gilles Philippe, proposant une lecture Ă la fois historique et contextuelle de la notion de style (Philippe et Piat, La langue littĂ©raire et Philippe, Le RĂȘve du style parfait). Pour ce faire, Philippe et dâautres combinent microscopie grammaticale et analyse du style comme imaginaire social. Ă lâĂ©poque du « distant reading » et des illusions « scientifiques » entretenues par cette mĂ©thode rigoureusement anti-stylistique, car indiffĂ©rente Ă la lettre du texte, la nĂ©o-stylistique signifie une Ă©volution capitale quâil convient de saluer haut et fort.
TroisiĂšmement, enfin, la prise au sĂ©rieux des techniques dâapprentissage, non pas de la lecture, mais de lâĂ©criture. Ă lâinstar des campagne dâalphabĂ©tisation, oĂč lâon a pu constater que le succĂšs de lâapprentissage de la lecture est fonction de lâapprentissage parallĂšle de lâĂ©criture (Petrucci, Scrivere e no), lâorientation sur la lecture ne peut plus ĂȘtre dissociĂ©e du poids donnĂ© Ă lâĂ©criture. Chacun Ă sa façon, les modĂšles français et amĂ©ricain retrouvent sur ce point le socle et lâhorizon de lâancienne rhĂ©torique. Les Français avec les ateliers dâĂ©criture Ă base de contraintes plus ou moins oulipiennes, les AmĂ©ricains avec les cours de « creative writing » fondĂ©s sur la croyance en lâexpĂ©rience personnelle de lâauteur en herbe. On sâabstiendra ici de faire des jugements de valeur sur les mĂ©rites respectifs de ces deux approches ou philosophies, similaires quant Ă leurs principes de base (lâĂ©criture nâest pas un don, elle est quelque chose qui sâapprend) et diffĂ©rentes quant Ă leurs mĂ©thodologies (plus libres, du moins en apparence, dans le modĂšle amĂ©ricain, plus dirigĂ©es, pense-t-on, du cĂŽtĂ© français). Lâimportant, ici, est de signaler combien lâinclusion dâun « souci de faire » a changĂ© notre idĂ©e de la littĂ©rature. Tout comme le musĂ©e imaginaire dâAndrĂ© Malraux a rĂ©volutionnĂ© la dĂ©finition de lâart par son recours privilĂ©giĂ© Ă la reproduction photographique (Malraux, Les Voix du silence) â lâart devient ce qui est photographiable ; le rapport entre ensemble et dĂ©tail est bouleversĂ© suite Ă lâindĂ©pendance prise par le dĂ©tail rendu visible par la photographie ; lâunicitĂ© de lâĆuvre se dissout Ă cause des comparaisons rendues possibles par la circulation des images, etc. â, le rapprochement de la lecture (objet traditionnel des mĂ©thodes littĂ©raires aprĂšs lâĂšre rhĂ©torique) et de lâĂ©criture (objet mystĂ©rieux longtemps exclu de lâenseignement formel, sauf dans des buts professionnels : journalisme, communication, etc.) a transformĂ© ce que nous appelons littĂ©rature. Dans un ouvrage fondamental sur lâhistoire des programmes de « creative writing », Mark McGurl a montrĂ© le lien Ă©troit entre lâouverture du curriculum universitaire Ă ce type dâenseignement et lâapparition dâun nouveau canon, plus appropriĂ© aux attentes et aux nĂ©cessitĂ©s des Ă©tudiants dĂ©sireux dâapprendre Ă Ă©crire, quitte Ă en faire leur profession (McGurl, The Program Era). Il y a fort Ă parier que des Ă©volutions comparables sont en train de se produire en France aussi, suite Ă la diffusion des ateliers dâĂ©criture dans les Ă©tudes supĂ©rieures.
Lâenseignement de la littĂ©rature ne peut toutefois ĂȘtre rĂ©duit au seul enseignement scolaire. Un des grands dĂ©fis pour les annĂ©es Ă venir sera sĂ»rement lâeffort de rĂ©concilier lâenseignement officiel, oĂč la littĂ©rature a du plomb dans lâaile, et les mille et une initiatives, florissantes mais parfois un rien sauvages, de lâenseignement littĂ©raire informel. Car oĂč apprend-on aujourdâhui la littĂ©rature ? Ă lâĂ©cole, certes, mais de moins en moins. Il faut penser davantage aux cercles de lecture, aux blogs, au cinĂ©ma, aux manuels de toutes sortes, Ă la tĂ©lĂ©vision ⊠Dans Bring on the Books for Everybody, allusion transparente au club de livres animĂ© par la cĂ©lĂšbre Oprah Winfrey, Jim Collins a investiguĂ© la maniĂšre dont le public se rĂ©approprie une pratique â la littĂ©rature â dont lâenseignement traditionnel, coupĂ© des rĂ©alitĂ©s sociales, lui paraĂźt dĂ©cevant, si ce nâest trompeur. Lâopposition radicale de la littĂ©rature telle quâon lâenseigne stĂ©rilement Ă lâĂ©cole et le dynamisme Ă©tonnant de lâauto-apprentissage, certes accompagnĂ© ou relayĂ© par des entreprises commerciales, nâa Ă©videmment rien dâabsolu. LâĂ©tude de Collins, qui dĂ©crit avec un enthousiasme contagieux comment la littĂ©rature retrouve sa place dans la vie de tous les jours, nâest en aucune façon un plaidoyer pour lâabandon de la littĂ©rature dans lâenseignement scolaire. Elle veut nous encourager Ă repenser cet enseignement. En ce sens, les analyses de Bring on the Books for Everybody ne sont nullement incompatibles avec celles de La Haine de la littĂ©rature.
Il faut cesser de se demander pourquoi enseigner la littĂ©rature. Ce quâil importe de savoir, câest comment on peut le faire. En bonne rhĂ©torique, on sait que les effets sâensuivront tout seuls : la pratique est performative, elle produit elle-mĂȘme sa propre source.
Sources citées
- Baetens, Jan. « Une dĂ©fense âculturelleâ des Ă©tudes littĂ©raires », LHT/Fabula 8 (2011), en ligne : www.fabula.org/lht/8/baetens.html, derniĂšre visite: 10 octobre 2015.
- Barthes, Roland. S/Z. Paris : Seuil, 1970.
- Collins, Jim. Bring On the Books for Everybody: How Literary Culture Became Popular Culture. Chapel Hill : Duke University Press, 2010.
- Dubois, Jacques. Pour Albertine: Proust et le sens du social. Paris : Seuil, 1997.
- Durand, Pascal. Mallarmé: du sens des formes au sens des formalités. Paris : Seuil, 2008.
- Finkielkraut, Alain. La Défaite de la pensée. Paris : Gallimard, 1987.
- Friedman, Susan Stanford. Planetary Modernisms: Provocations on Modernity Across Time. New York : Columbia University Press, 2015.
- Hoggart, Richard. Uses of Literacy: Aspects of Working Class Life. Harmondsworth : Penguin Books, 1957.
- âââ. La Culture du pauvre. Paris : Minuit, 1975 [1957].
- Malraux, André. Les Voix du silence. Paris : Gallimard, 1951.
- Marx, William. LâAdieu Ă la littĂ©rature. Paris : Minuit, 2005.
- âââ. La Haine de la littĂ©rature. Paris : Minuit, 2015.
- McDonald, Christie et Susan Rubin Suleiman, dir. Global French: A New Approach to Literary History. New York : Columbia University Press, 2011.
- McGurl, Mark. The Program Era: Postwar Fiction and the Rise of Creative Writing. Cambridge : Harvard University Press, 2010.
- Moretti, Franco. âConjectures on World Literature.â New Left Review 1 (2000): 54â68.
- Petrucci, Armando. Scrivere e no: politiche della scrittura e analfabetismo nel mondo dâoggi. Rome : Editori Riuniti, 1987.
- Philippe, Gilles. Le RĂȘve du style parfait. Paris : PUF, 2013.
- âââ et Julien Piat, dir. La langue littĂ©raire : une histoire de la prose en France de Gustave Flaubert Ă Claude Simon, Paris : Fayard, 2009.
- Schaeffer, Jean-Marie. Petite écologie des études littéraires : pourquoi et comment étudier la littérature ? Paris : éd. Thierry Marchaisse, 2011.